Petites histoires

Je la rapatrie ici parce que je l'ai bien aimée.

Rue de Vaugirard. L’homme à la redingote.

En 1925, Jean Romier est un sage étudiant en médecine.
En ce début d’été, il prend le soleil au jardin du Luxembourg tout en révisant ses cours. Sur le banc, assis à côté de lui, se trouve un vieil homme maigre et pâle… La conversation s’engage. On parle musique.

_ Vous m’êtes bien sympathique, déclare le vieil homme. Avec ma famille, j’ai constitué un petit orchestre de chambre. Vendredi, justement, nous interprétons un quatuor de Mozart. Voulez-vous venir ? Je m’appelle Alphonse Berruyer, j’habite rue de Vaugirard…

Rendez-vous est pris. Le vendredi suivant, vers 21 heures, l’étudiant arrive dans l’immeuble cossu indiqué par le vieillard. Il grimpe au troisième étage gauche, où monsieur Berruyer reçoit affablement son jeune invité.

_ Je vous présente ma femme, et voici ma belle-sœur, mon petit-fils André qui va entrer à l’école navale, Marcel qui fait son droit et mon neveu, qui va entrer dans les ordres…

Bref, Jean est accueilli le plus chaleureusement du monde. On lui attribue un fauteuil profond, on lui sert à boire et bientôt le petit orchestre de chambre interprète brillamment un quatuor à flûte de Mozart. Ensuite, quand tombent les dernières notes, on parle de tout et de rien… Ces gens sont charmants, pense le jeune homme, mais avec leurs redingotes et leurs robes à flaflas, ils sont tous bien démodés…
Vient le moment de se séparer. En descendant l’escalier, Jean s’aperçoit qu’il a oublié son beau briquet en or ciselé. Il remonte, sonne à la porte… Pas de réponse. Il sonne encore, tambourine, appelle, et fait tant de bruit que le voisin de palier arrive en pyjama pour s’enquérir de la raison de ce tapage…

_ Ce n’est guère l’heure de réveiller les bonnes gens, jeune homme. Que désirez-vous ?
_ J’ai sonné chez monsieur Berruyer… marmonne Jean.
Le voisin éclate de rire.
_ Monsieur Berruyer ? Mais il est mort depuis vingt ans, son appartement est vide !
_ Vous devez vous tromper, je viens de passer la soirée avec lui et toute sa famille.

D’autres habitants de l’immeuble surgissent, un sergent de ville est appelé, et tout le monde se retrouve au commissariat. Jean raconte sa soirée.

_ J’ai rencontré une dizaine de personnes qui ont interprété un quatuor de Mozart ! Je peux vous décrire l’appartement…
_ Nous ferons la visite demain avec le propriétaire des lieux, décide le commissaire.

Le lendemain, on se retrouve donc au troisième étage gauche. Monsieur Mauger, arrière-petit-fils de monsieur Berruyer, ouvre la porte.
Jean pénètre dans un appartement vide et poussiéreux qui n’est visiblement plus occupé depuis longtemps. Soudain, l’étudiant s’arrête devant deux tableaux.

_ C’est le portrait de monsieur Berruyer ; et celui-là c’est Marcel, le jeune homme qui fait son droit.
Monsieur Mauger ouvre de grands yeux étonnés.
_ C’est exact, j’ai bien connu Marcel, il était avocat !

Tous ces gens sont morts depuis des années…
Sur le guéridon de la bibliothèque, Jean trouve son briquet recouvert de poussière.

Cette aventure hors de notre réalité a été rapportée au grand savant Albert Einstein, qui aurait conclu par ces mots définitifs :
_ Ce jeune homme a trébuché dans le temps, comme d’autres ratent une marche d’escalier.

Étrange autant que passionnant

Oui, j'adore !

7 rue des Grands-Augustins – Paris



Pablo Picasso s’installe au dernier étage de l’immeuble en 1936, au moment où éclate la guerre d’Espagne.
C’est là qu’il peint son célèbre tableau Guernica, fresque cubiste destinée à dénoncer le bombardement de cette ville espagnole par l’aviation allemande. Des corps tordus, des visages terrifiés, déchirés sous les bombes…
Plus tard, pendant l’Occupation, Picasso vit toujours à cette adresse et c’est là qu’il reçoit la visite de l’ambassadeur allemand Otto Abetz.
Devant une reproduction de Guernica qui était alors conservé au MoMa de New York, Abetz s’étonne :
_ C’est vous qui avez fait cela ?
_ Non, c’est vous ! répond Picasso.

Excellent !

Une illustration de ce que peut être le courage...

Trop cool ces ptites histoires !

Rencontre entre Chaplin et Einstein
- ce que j admire le plus dans votre art dit Einstein c est son universalité. Vous ne dîtes pas un mot et pourtant tout le monde vous comprend.
- Cest vrai réplique Chaplin mais votre art est plus grand encore: le monde entier vous admire alors que personne ne vous comprend

hé oui quand deux grands personnages se rencontrent

J'aime.

Pendant le siège de Paris par l’armée prussienne, de septembre 1870 à janvier 1871, la population parisienne a dû se résoudre à manger du rat. C’est même devenu une habitude.
On le présente cuit à l’étouffée, tout rouge dans son ravier, la queue dressée en trompette avec, touche délicate, un peu de persil autour du museau.
On vient d’inventer le « rat goût de mouton » !

39 rue Descartes. La mort du poète

C’est au deuxième étage de cette maison que Paul Verlaine vient s’installer en septembre 1895.
A 51 ans, Verlaine est rongé par l’alcool mais il espère commencer une nouvelle vie.
Il n’en aura pas le temps. Dans la nuit du 7 janvier, le poète fait une chute dans sa chambrette. Quelques heures plus tard il entre dans le coma et meurt le lendemain d’une congestion pulmonaire.
Des milliers de parisiens suivent son corbillard jusqu’au cimetière des Batignolles.
Le cortège passe devant l’Opéra et la nuit suivante, la lyre de la statue de la Poésie se décroche et s’écrase à terre, brisée, désormais muette.


Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone. Tout suffocant et blême, quand sonne l'heure, je me souviens des jours anciens et je pleure ; et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte deçà, delà, pareil à la feuille morte.

touchant

(ce n'est pas de moi)

Voici l’histoire de Marguerite, la petite Fleur.


Marguerite était très timide. Elle était jonquille, mais elle était très timide. Elle perdait vite les pétales.
En plus elle était très malade.
Elle décida d’aller voir un médecin pour fleurs et elle se rendit chez le Dr Corolle Bouquet.

– Bonsoir Docteur.
– Bonsoir Marguerite. Alors que se pistil ma petite Marguerite ?
– J’ai fait des bêtises docteur.
– Vase ? Je vous demande chardon ? Quel genre de bêtises ?
– Je me suis myo-sottises !et parfois je me camélias !!
– Ce n’est pas grave… Marguerite c’est de ton âge. Toutes les petites fleurs font des sottises!
– Ce n’est pas tout, docteur!
– Aaah bon… ?
– Non, je suis amoureuse de Fanfan la Tulipe et ça me donne des végétations et puis, quand je mange, j’ai du mal à Azalée !… et j’ai les oreilles qui bourgeonnent.
– Aaaah, ça c’est plus grave… Je vais devoir t’opérer. Quelle heure est-il ?
– Sécateur docteur.
– Déjà. Opérons vite !

Hélas, l’opération rata. Marguerite fut paralysée dans la fleur de l’âge et elle resta plantée là … comme un légume.

Elle alla porter plante au commissariat. Chez les flicus. Mais personne ne voulait l’écouter. On lui répétait sans cesse :
« Aaaah mais mademoiselle, il faut accepter les conséquences: cette opération a été réalisée à fleuristes et périls. »

Marguerite était très très malheureuse. Elle tenta même de mettre fin à ses jours en se jetant de la balconnière.
Il lui restait pourtant une toute dernière chance: une greffe.

Ce fut le docteur Bouquet qui réalisa l’opération et cette dernière réussit parfaitement. Marguerite était guérie. Elle redevint pollen de vie, elle put recommencer à jouer à cache-cache-pot et se maria avec Chris Anthème qu’on croyait homo mais qui était terreau et elle devint graine d’Angleterre. Car Chris Anthème était engrais.

Marguerite fut heureuse pour des siècles et des cyclamens.

On peut dire qu’elle a eu du pot…

Aaaaa ben c'est mimi tout plein cette histoire

J aime !

C est rigolo, moi c est yė yė et spationaute, et vous ?
Je ne savais pas trop dans quelle rubrique le classer, c est une petite histoire de mots.

ahah beatnik et supérette pour moi ! c'est drôle

Elle est bien cette liste, bonne trouvaille !
Antinucléaire et alcootest for me. Je savais bien qu'ils allaient me faire chier avec l'alcool au volant...

On a réalisé un tir groupé pour les naissances !!

Ouais enfin, Nathalie est un bébé à côté de nous

oui et un beau bébé en plus

Attention à la signification de "beau bébé" hein...

heu oui disons jolie alors

En tout cas, la jeunette va pouvoir financer notre retraite.
Héhéhé !