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Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Empty Re: Histoire des rues de Bordeaux

Dim 24 Sep - 20:42

A l’ouest de la rue Sainte Catherine, périmètre de la première enceinte - 3/3


Les decumanus


La Porte Dijeaux que l’on connaît date de Tourny et n’a donc rien à voir avec les deux portes qui l’ont précédée.
La première s’ouvrait dans le mur d’enceinte du IVe siècle, la seconde fut implantée lors de la dernière extension, quelques mètres en arrière de la précédente puisque la ville s’agrandissait légèrement à cet endroit.
Ces deux exemplaires étaient bien entendu des portes médiévales qui devaient ressembler à celle de Cailhau mais en moins monumental.
Tourny fit donc abattre en ce lieu toute trace de ce vilain moyen-âge à l’architecture complètement dépassée ( ! ) et fit ériger une nouvelle porte beaucoup plus épurée et élancée, qui perdait d’ailleurs sa fonction originelle, à la place de la dernière en date.

Cette porte Dijeaux que l’on connaît aujourd’hui se veut arc triomphal et compte tenu de la nature du sol, elle est entièrement bâtie sur pilotis.

Elle s’appelait Porte Dijos ou Porte Dijaux et l’on pense que ce nom gascon provient de la déformation de Jupiter dont le jour est le jeudi, "dies jovis".
Jupiter est en lien avec le temple dont nous avons parlé plus haut.
La rue Porte Dijeaux s’appelait d’ailleurs la Grande rue du Temple en 1337.

Ceux qui voudront crâner un peu pourront donc donner un prochain rendez-vous à la Porte du Jeudi ou bien à la Porte de Jupiter !


La rue des Trois Connils prend son nom d’une très ancienne auberge dont l’enseigne représentait trois lapins en train de danser. Connil signifie lapin en vieux français. Le nom de cette rue est mentionné dans un texte de 1514.

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Dim 24 Sep - 20:45

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - 1/3


Ici, rien à voir avec l’ouest de cette même rue. C’est beaucoup plus animé et plus populeux.

On trouve à peu près le même nombre d’églises que de l’autre côté de la rue Sainte Catherine et là encore, une seule est encore ouverte au culte, la belle Saint-Pierre.
Cependant, deux nous sont en partie restées bien qu’aujourd’hui vouées à d’autres œuvres, non moins charitables !
En revanche, si le secteur ouest comprend de vastes espaces occupés par des couvents on n’en compte qu’un seul de ce côté et de taille modeste.
Il semble que l’on ait besoin de toute la place pour concentrer ici davantage de population.

L’église Saint-Mexant se situait à l’angle de la rue Sainte Catherine et de celle du Parlement Sainte Catherine. Son cimetière s’étendait de l’autre côté de la rue Sainte Catherine.
Elle a disparu au XIXème siècle.

L’église Saint-Rémi date des XIe et XIVe siècles et a été construite sur un temple romain.
Désaffectée à la révolution, elle hébergea une voilerie puis un garage automobile, avant d’être restaurée pour devenir un espace culturel dans lequel on peut aujourd’hui contempler un peu de sa beauté préservée.
Elle possédait deux nefs, ce qui est peu commun, et on repère très nettement leur forme en vue aérienne.
Cette église présente en outre la particularité d’être enchâssée dans un groupe serré de maisons, pourtant elle donnait à l’origine sur une place et un petit cimetière (de l’autre côté de la rue Jouannet) dont il reste un semblant de trace à travers la présence d’une cour intérieure à l’ilot, que l’on peut voir en photo aérienne.

L’église Saint-Siméon donne sur la rue du même nom et sur la place Camille Julian qui fut la dernière percée en ville (XXème siècle).
Bâtie aux VIe puis XIVe siècles et désaffectée à la révolution elle fut remplacée d’abord par une salpêtrière puis, en 1833, par une école navale des mousses et novices, une conserverie de légumes en 1863, un commerce de vélos, un garage et un parking.
On sait qu’en ce lieu se trouve depuis 1999 le superbe cinéma Utopia Saint-Siméon.


Avant que l’enceinte ne craque sous la pression de sa densité, il faut regrouper les habitations et les divers métiers.

Comme on le verra plus tard, la Place Saint Projet est probablement le cœur de la ville dans la première enceinte, ainsi que l’endroit où se tient le marché, et c’est autour de l’église Saint Pierre que l’on trouve un autre quartier résidentiel mêlé aux boutiques de certains commerces.

Le quartier de Saint Rémi est lui aussi très actif, concentrant les corporations de meuniers, charpentiers et surtout de gabariers.


Double nef de l'église Saint Rémi. Etonnant non ?

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Dim 24 Sep - 20:48

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - 2/3


La rue de la Maison Daurade tient son nom d’un bel hôtel particulier construit en 1612 dont la cour était fermée par des grilles surchargées de dorures. Cet étalage de richesse n’était pas pour plaire aux habitants qui surnommaient l’hôtel la « maison dorée », daurade en gascon.

La rue du Pont de la Mousque qui se trouve dans le prolongement de la précédente s’est à un moment nommée rue Entre Deux Murs et on se souvient que celle des Remparts avait le même nom.
Pas très facile pour se repérer même avec un GPS moyen-âgeux !

Ce n’était pas un cas isolé de doublon, surtout lorsque l’on intégra certains faubourgs à la ville à partir du XVIIIe siècle, mais il fallut attendre les années 1830 pour qu’un décret instaure une règle imposant de supprimer ces répétitions pour ne conserver le nom que pour la principale rue.

Quoi qu’il en soit, cette rue dut prendre son nom définitif bien avant cela.
La Mousque est une déformation du gascon Mosca, qui peut se traduire par mouche, à moins que ce nom ne soit dérivé du latin mucidus signifiant moisi ou du gascon mostos, boueux. C'est donc une allusion aux fossés insalubres qui se trouvaient dans ce quartier.

L’ajout du mot Pont rappelle qu'il existait un petit pont servant à franchir les fossés du Chapeau Rouge où coulait le ruisseau de Tropeyte.
Ce pont avait été bâti, et financé, par le curé et les paroissiens de Saint-Rémi afin d’amener plus facilement et rapidement les ouailles de la paroisse résidant dans le quartier du Chapeau Rouge jusqu'au pied de l’autel de Saint-Rémi.
Des religieux aux Ponts et Chaussées ?

Il existe bien aujourd’hui une rue Entre Deux Murs, parallèle à celle du Pont de la Mousque mais du côté intérieur de la ville, ce qui veut dire que cette appellation ne correspond pas à la position qu’elle suggère si celle-ci renvoie bien aux murs des remparts.
Je n’ai pas trouvé d’explication, peut-être a-t-on tout simplement nommé cette rue en débaptisant l’autre dont elle est très proche.

Maintenant que l’on sait que les Piliers de Tutelle se trouvaient vers le Grand Théâtre on devine d’où vient le nom de la rue. Mais celle-ci ne sera complète et ne prendra son nom qu’en 1800.
En effet, sa dernière partie entre la rue Saint Rémi et le cours du Chapeau Rouge ne sera percée qu’à ce moment-là, traversant sur son passage la « maison dorade » dont nous venons de parler.
Avant 1800, la rue des Piliers de Tutelle allait de celle du Parlement Sainte Catherine à celle de Saint Rémi et s’appelait la rue Pedagen pour Pey (Pierre) d’Agen, un riche habitant de cette rue.

La rue des Capérans : en gascon, chapelain. Ils étaient rattachés à l’église Saint Rémi.

La place du Parlement ne date que du XVIIIe siècle. Elle fut créée sous le nom de Place du Marché Royal et reliée à la Place Royale (Bourse) par la rue Royale (Fernand Philippart).
Sa construction nécessita la suppression de deux rues dont l’une s’appelait la rue des Ecuries.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le parlement ne s’est jamais trouvé dans les rues portant ce nom mais y a siégé quelques fois chez un des habitants.

Quelques années après l’ouverture de la place, la belle fontaine située en son centre fut abattue pour laisser la place au marché de la volaille. Elle était la seule de Bordeaux qui soit recouverte de marbre !

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Dim 24 Sep - 20:50

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - 3/3


Rue du Cancera
Cette rue bordait le port intérieur gallo-romain.

Deux théories tentent d’expliquer l’origine de son nom :
La première avance que son nom a un lien avec le fait qu’il s’y trouvait une grande statue d’un Hercule de bronze, gardant l’entrée du port, cancellarius signifiant « gardien de la porte » ou « huissier ».
Cette statue, retrouvée en 1832 sous plusieurs mètres de vase se trouve au musée d’aquitaine.

La seconde hypothèse s’appuie sur la signification du mot cancer, une voute, et précise qu’il y aurait eu une sorte d’aqueduc enterré, destiné à l’écoulement d’eaux pluviales vers la Devèze, traversant le sous-sol de cette rue.

Une partie de cette voie s’appelait rue Carpenteyre-Saint-Pierre, le mot carpenteyre signifiant charpentier, parce qu’il y avait là de nombreux charpentiers, plus précisément des tonneliers.

Une découverte intéressante est relatée dans un ancien texte à propos de la rue de la Devise :
Au mois de juin de l’année 1798 il a été trouvé en faisant un puits dans la rue de la Devise Saint Pierre, numéro 11, une ancre de navire du poids d’environ 13 quintaux.
Mazette, la bestiole qui portait cela ne devait pas être une simple barcasse !

La rue de la Merci prend son nom du couvent des Pères de la Merci fondé en 1460 et de l’église (Notre Dame) qui lui était associée, dont il resterait 2 travées dans un restaurant de la rue Arnaud Miqueu.

Et pourquoi le nom de la rue du Loup ?
Trois thèses au choix :
1. Un illustre citoyen romain du nom de Julius Lupus y aurait habité.
2. C’est dans cette rue que des loups, entrés dans la ville lors d’un hiver rigoureux, auraient dévoré un enfant. Ah, la légende urbaine !
3. Dans une partie de cette longue rue étaient installés les artisans pelletiers et l’un de ces marchands aurait accroché à sa boutique une enseigne portant un « beau loup empaillé ». Un peu lourd et volumineux n’est-il pas ? Ou bien ne s’agissait-il que de la tête ?

Dans sa section comprise entre la rue Sainte Catherine et celle du Pas Saint Georges étaient établis les « fourbisseurs » qui étaient des armuriers en armes blanches. Ces artisans garnissaient, montaient et vendaient toutes sortes de sabres et d'épées.
Au fil du temps, leur activité générant toutes sortes de nuisances, ils se retirèrent dans des lieux plus excentrés et furent remplacés par deux corporations, les couteliers et les « manchonniers ». Ces derniers étaient des ouvriers vitriers travaillant les manchons, cylindres de verre qu’ils fendaient puis aplatissaient pour former une feuille propre à faire des vitres.

Enfin, la rue du Cerf-Volant tient son nom d’une boutique ayant eu un cerf-volant pour enseigne. Mais que vendait-elle ? Mystère...

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Dim 24 Sep - 20:55

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - Saint-Pierre, une riche paroisse 1/3


C’est probablement vers le Ve siècle que le port intérieur s’est envasé par manque d’entretien. Il finira par être comblé ce qui occasionnera une réurbanisation du quartier avec la construction de maisons neuves.

Entre le XVe et le XVIIe siècle, ce quartier résidentiel est occupé par la haute magistrature de Bordeaux, gravitant autour du Parlement (Ombrière) situé à proximité. Ces hauts personnages quitteront progressivement les lieux pour se faire construire leur hôtel particulier dans les nouveaux quartiers du Chapeau Rouge et de l’Intendance.

Sont également nombreux les rez-de-chaussée des maisons, dans lesquels sont installés les commerces des ébénistes très représentés dans la rue des Bahutiers, et des orfèvres dans la rue des Argentiers. Ces derniers s’étant spécialisés dans la fabrication de pièces religieuses telles que les croix de procession.

La rue des Bahutiers comptait également un bon nombre de « cabarets », établissements dans lesquels on buvait debout, autrement dit, les ancêtres des bars.

Tenir auberge ou cabaret était une profession réglementée par la ville qui désignait les rues où pouvaient s’implanter ces commerces et allait même jusqu’à déterminer qui les tiendrait. Ainsi, trouve t-on dans un ancien texte qu'à une période, seuls les juifs pouvaient ouvrir un cabaret.

La rue des Faussets s’appelait rue de la Corderie. Cette activité était liée au gréement des navires à voiles.
Cette rue était l’une de celles où il était permis de tenir auberge, selon les statuts de la ville.

A ne pas confondre avec l’ancien nom de la rue Leupold qui était la rue de la Vieille Corderie. Les fabricants de cordages et de filets y sont présents dès le début du XIVe siècle, c’est peut-être la raison de l’adjectif.

Le Quai de la Douane se nommait quai des Anguilles mais ce nom ne renvoie pas au poisson. En effet, on désignait par ce mot des vaisseaux qui prenaient ancrage au port.

Nous voici rendus au pied de l’église Saint Pierre.
C’est à ce niveau que s’ouvrait la porte Navigère qui commandait l’accès au port intérieur gallo-romain.
Une première église fut élevée au XIIe siècle, celle que l’on connaît date du XIVe et ne se situe pas exactement sur l’emplacement de la précédente.
Il faut dire que comme elle devait être plus grande que la première, le Palais de l’Ombrière la gênait peut-être.
Un petit cimetière encerclait le chevet de l’église, son espace s’est ensuite bâti, on ne le voit déjà plus apparaître sous Louis XVI.

La rue du quai Bourgeois rappelle le lieu où le vin était débarqué pour les bourgeois bordelais qui étaient exemptés du paiement de droits.
Ben voyons, il ne faut pas confondre commerce et approvisionnement personnel !

Dans la rue du Chai des Farines on comptait bon nombre d’entrepôts de céréales.

La rue de la Vache, je l’aime bien celle-ci. Tiens d’ailleurs, j’en rattache ici une vue de nuit.
Il paraît que c’est la plus étroite de Bordeaux et en effet, si l’on regarde le chat sur la photographie on se fait une idée de la largeur.

Là encore, deux hypothèses s’affrontent pour l’origine de son nom :
D’abord, celle attribuant son nom au fait qu’on ne pouvait pas y faire se croiser deux vaches.
En second lieu, théorie beaucoup plus amusante, son nom viendrait d’une fille de joie qui y aurait œuvré.
Sur un plan de 1810 elle est indiquée comme rue de la Vache Noire, ce qui ferait plutôt pencher pour la seconde explication, et ce qui, d’ailleurs, ramènerait à l’humour dont les gens faisaient preuve au moyen-âge.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Rue_de10

La rue de la Tour de Gassies s’appelait la rue Obscure, sans doute parce qu’elle butait sur le rempart.

Avec la rue Maucoudinat on s’amuse bien aussi.
D’abord rue d’Alhan, ce qui n’a rien de marrant, elle s’appela la rue de la Truie qui file du nom d’une auberge à matelots.
Ce genre de désignation étrange à nos yeux était très répandu et demeure encore en France de nos jours, même si on n’en voit plus que rarement.

Cette rue comptait de nombreuses auberges de piètre qualité et prit son nom actuel en référence à une expression gasconne signifiant « mal cuisiné ».
C’est ainsi que l’on apprend que toutes les rues dont le nom débute par « mau » renvoient à quelque chose de mal ou de mauvais.
On le vérifiera avec plusieurs autres rues.

La rue des trois Chandeliers tire son nom d’une auberge qui, elle, était réputée.
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Dim 24 Sep - 21:02

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - Saint-Pierre, une riche paroisse 2/3



Ah, le mythique Palais de l’Ombrière !


S’il n’avait été démoli nous pourrions sans doute constater qu’il n’était guère attrayant.

Comme le montre la vue ci-dessous, l’emprise de l’édifice était phénoménale, elle sera bien vite comblée à sa destruction, en même temps que la rue du Palais de l’Ombrière sera percée.
Précisons que l’entrée se trouvait sur l’actuelle place du Palais.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Ombriy10

La demeure des Ducs d’Aquitaine fut bâtie au XIe siècle et ne cessa d’être modifiée et agrandie au fil des huit siècles suivants, en y ajoutant des cours, passages et corps de bâtiment disparates enchevêtrés les uns aux autres, sans considération d’une quelconque unité ou cohérence.
Certaines parties étaient de bois et d’autres en pierre.

La première construction s’appuyait à une tour d’angle de l’enceinte du IVe siècle, la tour de l’Arbalesteyre, et comportait un donjon rectangulaire de 14 x 18m, la demeure du Duc.

Le Parlement s’installe au palais après la guerre de cent ans, en 1462, et la forteresse sert également de palais de justice et de prison.

L’édifice à multiples facettes, en partie vétuste, subira plusieurs incendies avant sa destruction complète en 1800.

En fait, la seule touche poétique de ce palais tient à son nom, qui renvoie à l’ombre. Non pas à l’obscurité, qui devait sans aucun doute être l’une de ses caractéristiques, mais à l’ombre des six rangées d’ormeaux plantés au bord d’une allée menant du palais au port.

En ce qui concerne la vie du quartier, au XVIe siècle il est relaté « qu’autour de l’Ombrière gravitent les colporteurs, les vagabonds, les femmes de mauvaise vie » et que « l’on y commet des larrecins, des couperets de bourse et des paroles injurieuses ».

Deux illustrations :

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Ombriy11


Ici, un dessin réalisé en 1760, 40 ans avant la démolition

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Ombriy12


Il resterait une trace du palais au 31 rue des Argentiers.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 31_rue10


Un petit mot sur Aliénor d’Aquitaine


C’est en ce palais que se fêtèrent, en juillet 1137, les noces d’Aliénor, Duchesse d’Aquitaine, et du Prince Louis, futur Roi de France, mariage réunissant dit-on, plus de mille invités.

Si l’on pense le moyen-âge comme une période d’inculture et de nette régression dans les domaines des lettres et des arts l’on se trompe.
Pour qui s’intéresse au sujet ce sont de véritables trésors qui nous sont restés, qui attestent bien du contraire.

Mais évidemment, cette érudition et ce goût pour l’art ne concernaient qu’une infime minorité et pouvaient gagner les diverses cours de manière très inégale.
Ainsi, la cour d’Aliénor était alors beaucoup plus raffinée que celle du Prince Louis. Les troubadours, la poésie et la musique y tenaient déjà une place que les provinces du nord ne découvriront qu’un peu plus tard et en partie d’ailleurs grâce à Aliénor elle-même.[/b]
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Lun 25 Sep - 22:42

A l’est de la rue Sainte Catherine et jusqu’au fleuve - Saint-Pierre, une riche paroisse 3/3


Ah la belle porte Cailhau !

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Cailha11

Elle s’est appelée la porte du Palais et le nom de Cailhau signifie caillou (caillaü).
En effet, le quai du caillou fut le premier à être stabilisé grâce à des cailloux de rivière.

La porte a été édifiée à partir de 1495 et se voulait arc triomphal (victoire du roi de France en Italie), surtout pour marquer le rattachement de la ville au royaume de France depuis le départ récent des anglais.
Un « petit » signe de loyauté ne pouvait pas faire de mal, héhéhé…

Tourny, qui n’aimait pas cette porte (décidemment), voulut à tout le moins en agrandir le passage pour les carrosses mais elle présenta alors des signes de faiblesse dans sa construction et menaça de s’écrouler, ce qui la sauva.
Elle fut une nouvelle fois menacée en 1820 mais ardemment défendue par le Préfet Tournon (que j’embrasse pour le remercier) qui réussit à la préserver pour nous la léguer.
Elle fut restaurée en 1882.

En regardant la vue aérienne jointe on comprend bien où se situait le rempart, à l’intérieur de la ville d’aujourd’hui, d’autant que la porte Cailhau était avancée par rapport à l’alignement du mur.

Et au passage, admirons l’habillage de la façade du fleuve commandée par Tourny, parce que cela vaut le coup d’œil !
Le visiteur arrivant par la Garonne pour la première fois pensera que tous les toits de la ville sont d’ardoise. Que nenni… Joli coup de bluff non ?

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Cailha10
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Lun 25 Sep - 22:52

Rue Sainte Catherine, le cardo maximus raconté à travers le temps


C’est parti pour 1200 mètres de marche dans sept rues en enfilade qui n’en deviendront une seule qu’au milieu du XIXe siècle.

Au début, elle ne se nomme Sainte-Catherine qu’entre la porte Médoque et la place Saint Projet, prenant le nom de la chapelle bâtie au XIe siècle (disparue en 1835) qui se trouvait face à la rue Guiraude c’est-à-dire à peu près aux n° 56-58. On constate d’ailleurs qu’à cet endroit le bâtiment qui a pris sa place est tardif.
Dans un texte ancien on retrouve un témoignage à propos de cette chapelle dont il est expliqué que dès les intempéries son entrée était si boueuse qu’elle en devenait impraticable et que les paroissiens étaient tout crottés.
Grand Dieu, de la boue chez Séphora !!

La porte Médoque se situait à hauteur du n°10 actuel. Encore une qui déplaisait à Tourny qui préconisa de la faire détruire, ce qui fut fait en 1772.
Par cette porte entraient les meuniers des moulins des Jalles de Blanquefort et alentours qui venaient vendre leur farine en ville.

En avançant dans la rue, la partie située à droite avant le decumanus était affectée aux bouchers et tripiers qui, dans la première enceinte, n’avaient pas le droit de s’établir ailleurs.
Les bêtes étaient abattues sur place, avec les conséquences que nous lirons plus tard en racontant un autre quartier.

La place Saint Projet fut le cœur de la ville dans sa première enceinte et sans doute le site du grand marché.
Elle tient son nom de l’église disparue à la révolution, dont il reste le clocher à l’angle de la rue Tustal.

Sur cette place importante on trouvait bien évidemment un puits qui fut remplacé en 1737 par une fontaine alimentant tout le quartier, qui est toujours là.

La place était aussi, depuis le XVIe siècle, l’une des trois stations de location de chaises à porteurs de la ville.
On payait à la course ou au forfait, par exemple 30 sols pour une ½ journée, soit le salaire journalier d’un manœuvre.
Il faudra attendre le début du XXIe siècle pour que les taxis Uber permettent enfin aux ouvriers de se déplacer, hélas trop tard car d’ouvriers, il n’y a plus !
Elle s’est pourtant appelée la Place des Sans-Culottes à la révolution mais rien n’arrête la marche du temps. Allez vous rhabiller les gueux !

Après Saint Projet la rue change de nom pour devenir sur environ cent mètres, la rue Marchande. Déjà un nom prédestiné ?

Et puis, encore plus courte, sur quelques dizaines de mètres, la rue des Trois Maries parce qu’on y voyait une statue de la Vierge sur trois maisons.
Cette rue-là s’était nommée rue de la Cadène car elle amenait à la porte du même nom ouverte dans la première enceinte et permettant de sortir de la ville ou d’y pénétrer en venant du sud par les chemins des Landes et de Toulouse.
Cadène viendrait du mot latin catena signifiant chaîne, celle-ci aurait été tendue à une époque en travers du Peugue pour en interdire la remontée.

Continuons notre marche, cette fois, à l’intérieur de la seconde enceinte, premier accroissement de la ville.

Nous entrons dans la rue du Poisson Salé qui tirait son nom d’un marché spécialisé dans le poisson séché situé à proximité.
La rue s’arrêtait à hauteur de son intersection avec l’actuelle rue Gouvéa et on enchainait avec la rue Cahernan dont l’origine du nom est indéterminée.

C’est alors que l’on pénétrait dans la troisième enceinte.
Jusqu’à la place du général Sarrail d’aujourd’hui nous étions dans la rue Bouhaut dont le nom signifie boueux en gascon.
Elle fut longtemps habitée par des juifs qui y vendaient des fils, aiguilles, soieries, dentelles et vieux habits. Les friperies d’aujourd’hui trouvent donc bien un ancrage historique totalement ignoré.

Enfin, malgré notre mal de pieds, nous arrivons au dernier tronçon, la rue Saint Julien, qui mène à la lourde porte médiévale (c’est ainsi qu’elle est décrite) du même nom, ouverte dans le rempart de 1302.
Encore une que Tourny ne veut plus voir et qu’il fait démolir pour la remplacer par l’arc de triomphe de la Porte d’Aquitaine, construite de 1752 à 1756 et dont le nom fut choisi en hommage au fils du Dauphin qui venait, à sa naissance, de recevoir le titre de Duc d’Aquitaine.
En même temps est créée la place qui deviendra place de la Victoire en 1919.

Ouf, repos !

Tous ces tronçons n’étaient pas alignés ni de même largeur et ce n’est que vers 1835 que des travaux sont entrepris pour redonner à la rue son aspect rectiligne et sa largeur de 10m du cardo originel.
Les travaux dureront 10 ans, des immeubles sont éventrés, des façades sont refaites en alignement.
Et la rue deviendra Sainte Catherine sur toute sa longueur.


Petit détour par le XXe siècle pour montrer l’évolution de cette rue !

Partie de cartes, 15 août 1949 !

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Partie10


Décembre 1974, encore circulée, je m'en rappelle, et j'aimais mieux cet aspect vivant, ce méli mélo, que le truc aseptisé d'aujourd'hui.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 En-fra10


31 décembre 2013 : au secours !

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Lun 25 Sep - 22:53

En 74 on ne s'embarrassait pas à flouter les visages. Ce qui pouvait présenter certains risques, il faut le reconnaître...
_ "Qu'est-ce que tu avais comme cours hier après-midi ?"
_ "Maths et physique pourquoi ?"
_ "Pour rien, j'avais cru te voir dans sud-ouest"
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Lun 25 Sep - 22:54

Sous le cours Alsace et Lorraine coule le Peugue


Il a été laissé juste en dehors du mur de la première enceinte au pied duquel il passe avant de se jeter dans la Garonne. Inclus dans la seconde enceinte il participe à la vie quotidienne de la cité.

Il faut imaginer qu’il avait un débit suffisant pour faire tourner plusieurs moulins dont la présence est citée dans les textes.

Sur ses rives se tiennent des maisons sur pilotis et l’on y rencontre entre autres les tanneurs qui y traitent les peaux.

Mais son lit n’a pas toujours été au même endroit puisqu’à une époque il passait au travers de la rue des Herbes, à proximité du grand marché de la ville qu’il desservait en permettant aux bateaux d’y venir livrer leurs marchandises depuis la Garonne. La chronique raconte les chargements de moules arrivant par cette voie.

Dans un écrit de 1371 il est question du moulin du marché produisant de la farine et auquel on accède par la rue du Pas Saint Georges.

C’est au XVIIIème siècle que la partie du Peugue allant de la rue Sainte Catherine à la Garonne sera couverte.
Le tunnel mesurait 4,8 m de large et jusqu’à 3,3 m de hauteur, ce qui autorisa le maintien de la navigation souterraine des barques à fond plat dénommées « plates » ou « allèges ».
Quelques ouvertures, ménagées comme des fenêtres dans les caves de certaines maisons riveraines, permettaient de recevoir et d'expédier des marchandises par cette voie jusqu'à la Garonne.

Alors que la Devèze a laissé son nom à une rue, on a relégué le souvenir de la rivière du Peugue qui a pourtant une si belle histoire.
Avant d’être rebaptisée, la rue des Frères Bonie s’appelait rue du Peugue et il existe encore une rue portant ce nom mais bien que se situant sur le passage de la rivière, elle se trouve très éloignée des lieux qui ont accompagné la population de la cité durant des siècles.
Voici un exemple regrettable du peu de respect du passé et de l’Histoire qui, avec le Peugue, nous transmet l’image des moulins, des bateaux, du marché, des tanneurs, etc...

Les frères Bonie étaient quatre, nés à Marseille et morts à Paris au XIXe siècle ils n’ont vécu que quelques temps à Bordeaux mais voyagèrent beaucoup et léguèrent aux musées de la ville, divers objets ramenés de leurs périples.
Cela vaut bien le nom d’une rue, surtout celle-ci !
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Lun 25 Sep - 22:58

L’histoire du Grand Marché de la ville


Nous l’avons vu, on pense qu’à l’origine il se situe place Saint-Projet.

Puis il s’installe sur l’actuelle place Fernand Lafargue dès la première extension de la ville et y restera jusqu’à la révolution.

C’était l’un des endroits les plus animés de Bordeaux, où régnaient brouhaha et cohue dès les premières heures du jour.

Ses activités étaient rigoureusement réglementées.

Par exemple, les plantes potagères ne pouvaient être vendues que dans la rue des Herbes (anciennement rue Neuve du Marché) située à proximité.

Sur la place se trouvait la « Panéterie » un pavillon rectangulaire en bois où l’on vendait le pain.

Près de l’entrée de la rue des Ayres se tenait une petite halle couverte et fermée par des barreaux formant une clairevoie, appelée la « Clie » et où l’on vendait le poisson du bassin d’Arcachon, qui se négociait à travers les barreaux.

Donne sur cette place, la rue Bouquière où étaient installés les commerces de la boucherie.

La section de la rue du Pas Saint Georges située entre le cours Alsace et la place s’appelait la rue des Epiciers.
Ceux-ci vendaient des épices destinées à masquer le goût de la viande fade ou avariée. Les épices remplaçaient également le sel.

Enfin, en prenant la rue des Ayres (entre les rues Ravez et Saint Catherine) on croise la minuscule impasse Maucouyade sans y prêter attention, parce que ce nom ne nous dit rien tant que l’on ne sait pas que « mau » signifie mauvais ou mal.
Alors, de quoi s’agit-il ici ? Qu’y avait-il de mauvais dans cette impasse sombre ?
Eh bien, c’est là que vivaient les tripières, celles dont il se disait qu’elles étaient de loin les moins élégantes et raffinées du marché !
Alors, on avait baptisé la ruelle Maucouyade pour « mal coiffé » en gascon.
On imagine le tableau. Beaucoup moins poétique que celui des belles marchandes de fleurs ou des laitières appétissantes !

Voici donc pour les spécialisations et métiers représentés au travers du nom de ces quelques rues entourant ce marché.


Cela dit, ce lieu historique du cœur de Bordeaux ne se cantonnait pas au seul commerce mais participait grandement à la vie de la cité.

C’est sur cette place que se trouvait le pilori qui servait à exposer les condamnés à la vue du peuple. Une méthode fort éducative qui devait agir contre la tentation de dérober le moindre quignon de pain !

C’est là aussi que se tenaient les crieurs publics qui, au son de la trompe, annonçaient les actes officiels à « haute et intelligible voix ».
On imagine alors que le vacarme s’apaisait pour écouter les déclarations publiques.

C’est enfin au sein de ce marché que naissaient les rumeurs qui agitaient périodiquement la ville. Cette place était en quelque sorte, le creuset où se formait l’opinion publique populaire.

La place Fernand Lafargue fut tout cela à la fois et sans le savoir je m’y suis garée en vrac maintes fois, juste pour me rendre au magasin Chaparal ! Quelle ignorance crasse !
Désormais, je pourrai m’y poser et écouter. Je suis sûre qu’on peut encore y percevoir toute la vie qui l’a animée durant cinq siècles.


Sous la révolution, la place étant devenue trop exiguë, décision sera prise de transférer le grand marché place de la Ferme Richemont aujourd’hui occupée par le parking Victor Hugo (je me demande si on y a gagné, à part pour trouver à se garer…).
La place FL sera alors renommée Place du Vieux Marché.

Entre temps, Tourny aura fait percer la muraille pour ouvrir la porte des Capucins et créer la place des Capucins, à proximité du couvent du même nom qui avait été bâti sur l’emplacement de l’Hôpital de la Contagion ou de la Peste où étaient soignées les personnes atteintes de maladies épidémiques qui étaient fréquentes à Bordeaux.

En 1857 la place des Capucins accueillera un marché hebdomadaire pour le bétail avant de récupérer le grand marché de la ville.

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Lun 25 Sep - 23:00

A propos, que mangeait-on au Moyen-âge ?


La société médiévale est divisée en trois ordres : les bellatores sont les nobles, les oratores sont les religieux et les laboratores, ceux qui travaillent.
Chaque groupe est soumis à des normes alimentaires.

En parallèle, les aliments sont classés en quatre catégories, en référence à la création divine. Ces quatre éléments que nous connaissons toujours sont le feu, l’air, l’eau et la terre.
Le feu est le plus proche de Dieu et la terre en est la plus éloignée.

En rapprochant ces deux représentations on devine comment s’articulent les normes et usages du Moyen-âge.
Animaux et végétaux sont hiérarchisés au même titre que les hommes qui les mangent.

Ainsi s’explique pourquoi les bellatores repoussent avec dédain les légumes, tout particulièrement ceux dont le bulbe est enterré (carottes, radis, navets, ail, oignons, poireaux, panais…) et se concentrent sur la viande et la volaille rôtie au feu, et sur les oiseaux associés à l’élément air (hérons, grues, cigognes, cygnes, paons, faisans). Les animaux lourds proches de la terre sont moins prisés et certains, compagnons de l’homme, comme le cheval, sont interdits à la consommation par l’église.
Tout au plus les nobles daignent-ils accorder, du bout des lèvres, un peu d’intérêt aux légumes sortant de terre ou s’élevant sur leur tige, tels que les salades, épinards, choux et autres pois.

Au Moyen-âge on ignore l’existence d’aliments faisant aujourd’hui notre quotidien, tels que la pomme de terre, les haricots, le maïs, le poivron, l’aubergine, l’endive, la betterave ou la tomate, entre autres, qui n’apparaîtront qu’à la Renaissance.

Pour ce qui est du pain (toujours sans sel), élément de base de l’alimentation de tous, il est évidemment différent selon qui le consomme. Les bellatores se réservent le blanc et les laboratores le bis et le noir.
Remarquons que cette distinction a survécu jusqu’au XXe siècle puisque nos grand-parents laboratores mangeaient du pain noir (seigle, orge, épeautre).

Les laboratores trempent de larges tranches de pain appelées soupes dans du vin ou du potage dont le nom provient du mot pot dans lequel il est longuement cuit. Ainsi trouve t-on l’origine de l’expression « trempé comme une soupe ».
Mais ils peuvent aussi consommer la viande des chèvres, porcs, brebis et bovins d’âge avancé, dont la chair est impropre aux autres catégories de la population. Cependant, alors que viande, volaille et gibier sont rôtis à la broche pour les nobles, les autres les cuisinent coupés en morceaux et cuits en sauce.
Le pain est généralement accompagné de « platées » de légumes comme les pois, fèves ou lentilles.

La religion imposant environ un jour « maigre » sur trois, le poisson se retrouve sur toutes les tables ces jours-là. Les nobles le mangent frais et les autres le consomment séché, fumé ou salé.

Le lait est considéré comme dangereux, les médecins médiévaux l’accusent d’affaiblir le corps, de ronger les dents, voire, de générer la lèpre. Il n’est consenti qu’à travers de rares fromages et bien évidemment pour les enfants à travers l’allaitement.
Petite indication au passage : le mot fromage vient du latin « forma » désignant le récipient dans lequel le caillé est moulé.

Les fruits poussant sur les arbres (cerises, noix, noisettes, figues, pommes, poires, prunes…) et bien entendu le raisin, sont consommés par les nobles qui par contre méprisent ceux poussant près de la terre comme les fraises ou melons.

Le lard et le saindoux sont préférés au beurre (lait) et l’on n’utilise l’huile que rarement en cuisine car elle est très onéreuse.
En revanche, l’huile d’olive a une vocation religieuse puisqu’elle est sacrée ou encore brûle dans des coupelles disposées sur l’autel des églises.

Enfin, les épices remplacent le sel qui est très cher, tout comme le sucre auquel se substitue le miel.
Les principales épices consommées sont le poivre, le clou de girofle, la cardamone, la cannelle, la noix de muscade et même le safran pour les plus riches.
Elles complètent l’utilisation de nombreuses herbes qui sont très présentes dans la cuisine du Moyen-âge.

Au final, il faut retenir que la cuisine médiévale, contrairement à des idées reçues, est raffinée et nullement grasse.

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Lun 25 Sep - 23:01

Poule au pot à la cannelle et aux amandes

Selon le Viandier de Taillevent (vers 1380) et Ménagier de Paris (1393).
(traduction du vieux français)

Ingrédients (1 cfé = cuillère à café rase)
1 poule (2,9 kg environ) ou un gros poulet
30 g de saindoux
1250 g d'eau et 750 g de vin blanc
800 g de bouillon de boeuf ou de poule
120 g de verjus (c'est du jus de raisin)
150 g d'amandes non mondées et en poudre
1/4 cfé de gingembre
3 cfé de cannelle
1/4 cfé de clou de girofle
1/2 cfé de maniguette
6 g de sel

Recette (cuisson=1h15)
Couper la poule en morceaux, la cuire 1/2h dans le mélange eau et vin. La sortir, l'égoutter, puis faire revenir les morceaux à la poêle dans le saindoux. Mettre la poule dans une marmite, ajoutez les amandes en poudre, les épices, le bouillon, le verjus et le sel. Bien mélanger le tout. Cuire 1/2h en remuant de temps en temps.
La sauce doit être assez épaisse en fin de cuisson.

Remarque
Le Ménagier de Paris découpe avant de cuire et ne met pas de verjus. Taillevent découpe après cuisson dans eau et vin.

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Ven 29 Sep - 21:12

La peinture médiévale est délicate et très colorée. Mais elle est aussi maladroite car les techniques de représentation de la perspective ne sont pas maîtrisées, sauf qu'il ne faut pas tirer de conclusion hâtive car cette peinture recèle certains codes.

Le festin royal

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 A42e4110

La représentation de la perspective est souvent traduite par le carrelage qui initie la profondeur.


Le banquet

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Ab8bf410


L'un des codes de la peinture médiévale est de distinguer les personnages importants ou sujets primordiaux en les représentant beaucoup plus grands que les autres.
Les mauvaises langues qui se moquent aujourd'hui le font donc par ignorance historique.
.
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Ven 29 Sep - 21:17

La seconde enceinte - 1/3


Dans la partie ouest de cette extension sont installés plusieurs couvents.

L’un d’eux, la Maison Professe des Jésuites, donne dans la rue des Ayres et deviendra la belle église Saint-Paul dont le début de construction est tardif puisqu’il date de 1661.

C’est probablement sa vocation première de couvent et l’urbanisation du quartier qui expliquent pourquoi le chevet de cette église est tourné vers le sud.
En effet, l’architecture religieuse de la chrétienté d’occident est très codifiée et l’une de ses règles consiste à orienter le chevet des églises vers l’est c’est-à-dire vers Jérusalem où se trouve le tombeau du Christ. Ceci explique aussi pourquoi les prêtres étaient également tournés vers l’est, dos aux fidèles, durant les messes.

Cette orientation des églises et cathédrales est presque tout le temps constatée, sauf quand des contraintes incontournables, ou jugées comme telles, imposent une disposition différente et on verra plus loin que deux autres importantes églises de Bordeaux (Notre Dame et Saint Louis des Chartrons) ont la particularité d’être tournées autrement.


Outre les couvents on bâtit ou rebâtit des églises pour le découpage des nouveaux quartiers en paroisses.

Dans la rue Saint James on trouve l’étonnante église Saint-Eloi, toujours en activité, devant l’entrée de laquelle on passe sans la remarquer, notre regard étant attiré par la Grosse Cloche qui s’appuie presque contre elle.

Sur un plan de 1450 faisant apparaître les trois enceintes de la ville il semble que cette église était carrément enchâssée dans le double mur du rempart et en effet, on lit dans les textes qu’une première chapelle romane du XIIe siècle existait hors les murs avant d’être reconstruite, de style gothique, en 1245, contre le rempart, avec nécessité de dévier légèrement le chœur pour suivre le mur d’enceinte.
Eh bien oui, on voit nettement cette déviation ! Etonnant non ?

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 St_elo10

Avis aux nostalgiques des cours du collège qui voudraient s’y remettre, aujourd’hui, en cette église, les messes sont dites en latin.



La dernière église à mentionner a disparu, il s’agit de l’église Sainte Colombe qui se trouvait dans la rue du même nom.
Elevée au XIIe siècle sur un temple de Diane elle s’effondra au XVIIe et fut reconstruite en 1688 mais elle fut victime, comme bien d’autres, de la révolution et démolie au XIXe siècle.

Ce qui reste tout de même une exception c’est que son emplacement ne fut pas loti et que le lieu demeure inoccupé de nos jours.
Mais en marchant dans cette très jolie rue on ne remarquera qu’un semblant de placette sans savoir ce qui s’y tenait avant.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Ste_co10

Sur la photographie on remarque la courbe de la rue destinée à laisser sa place à l'église. Comme une forme d'humilité et de respect ayant traversé le temps.


Le seul infime reste de cette église est l’une de ses clefs de voûte, apposée au-dessus du n°4 de la rue Buhan.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 4_rue_10




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Ven 29 Sep - 21:21

La seconde enceinte - 2/3



Lorsque le mur de la première enceinte disparut, ouvrant la ville sur le Peugue, la partie de l’actuel cours Alsace et Lorraine qui longeait la cathédrale s’appelait la rue des Mottes parce qu’ici se tenaient les ateliers des tanneurs et qu’on y fabriquait des masses rondes destinées au chauffage, constituées des résidus du tan.

Mais cette rue fut un temps nommée la rue Cague-Mule car s’y trouvaient des écuries abritant les mules employées au service des moulins.
Le nom de la rue se suffit à lui-même pour comprendre sa signification. Quelle adresse élégante !
Dans cette rue on trouvait la Tour du Pendard dans laquelle était le logement du bourreau de la ville.


En descendant le cours Alsace et Lorraine on marche donc dans les anciennes rues des Mottes ou Cague-Mule, puis des Trois Canards, du Mu et Poitevine.

Arrêtons-nous un instant sur la rue du Mu aussi appelée rue Sous le Mu car elle longeait le mur du rempart.
C’est là que se trouvaient les « tueries » ou « écorcheries » de la ville c’est-à-dire les abattoirs, lorsqu’il fut décidé d’isoler cette fonction du lieu où l’on vendait la viande, la boucherie.
Les abattoirs restèrent donc dans cette rue jusqu’à leur déplacement en 1833 sur l’emplacement de l’ancien Fort Louis, au hasard, dans la rue de l’Abattoir !


Avec cette première extension de la ville on voit apparaître ce qui est décrit comme de beaux oustaus, dans la rue Neuve et dans la rue des Ayres. Ceux-ci sont construits par de riches familles bourgeoises.

On l’a déjà dit, la rue Neuve est ainsi nommée car elle est l’une des premières ouvertes lors de l’accroissement de l’enceinte.
Mais justement, une autre théorie avance qu’elle porte son nom en raison de la construction de plusieurs maisons neuves de grandes familles bordelaises.
Bon, cela revient un peu au même.

Toujours est-il que l’on note un détail amusant à propos de cette rue.
En effet, il s’y trouvait un hôtel particulier appartenant à la famille Soley (l’une des plus riches de la ville) et dans lequel tout malfaiteur qui s’y réfugiait ne pouvait y être arrêté par aucun officier de justice.
Ce privilège existait à plusieurs endroits de France et fut aboli par François Ier.

Existe-t-il un lien entre cette particularité et le fait que la rue ait été rebaptisée rue Vivre Libre ou Mourir sous la révolution ?


Nous avons vu que c’est dans l’impasse rue Neuve que l’on trouve la plus ancienne maison de Bordeaux, datant du XIVe siècle, et c’est au fond de cette même voie que se loge une autre très belle maison du XVIe siècle.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Impass10




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Ven 29 Sep - 21:26

La seconde enceinte - 3/3


La rue de la Rousselle suivait exactement le parcours du mur d’enceinte côté Garonne et grâce à son tracé on repère facilement où celui-ci se situait.
Elle est décrite comme très commerçante mais elle était également lieu d’habitation puisque les négociants logeaient au-dessus de leurs commerces et entrepôts.

C’est au n° 23-25 qu’est né Michel Montaigne.

Dans cette rue se trouvait une maison dont le propriétaire affirmait avoir « entendu et senti des revenants ».
Un arrêt du Parlement de Bordeaux, rendu en 1595 résilie un contrat de location d’une maison de cette rue parce qu’elle est « infestée de revenants ». affraid


Dans la rue de la Rousselle donne la charmante rue du Puits Descazeaux ou « put’ dès cazaou » en gascon, signifiant puits des jardins.
Il s’agit des jardins de l’immense propriété de la famille Soler qui donnait à la fois sur la rue de la Rousselle et celle du Soleil (voir ci-dessous) et dont les jardins étaient donc bordés par la rue du Puits Descazeaux.
Et c’est d’ailleurs de cette rue que part la rue du Muguet dont le nom est également en lien avec les jardins. Une rue très étroite, comme on peut le constater ici.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Muguet10

Les Bordelais moqueurs racontaient que la rue du Soleil tenait son nom de ce qu’elle ne le voyait jamais !
Il est vrai qu’elle débouchait dans la rue de la Rousselle elle-même longeant le rempart mais en fait, le manque d’ensoleillement caractérisait la plupart des rues étroites de la ville.
En réalité, son nom viendrait plutôt de l’un de ses habitants, Raymond du Soley.

La rue Saint-James est créée durant la domination anglaise, James se traduisant Jacques.
Saint-Jacques est le nom d’un hôpital voisin (un ancien prieuré) qui est devenu le lycée Montaigne.

Tiens, la rue Teulère s’est un temps nommée rue Entre-Deux-Murs ! Cela nous dit quelque chose…
Il ne devait décidément pas être simple de trouver le logis d’une personne habitant à ce genre d’adresse en ville !
On pourrait faire un lien entre Teulère et tuilerie (teulèira en gascon) mais les experts affirment que si ce lieu avait comporté une ou des tuilerie(s) il se serait nommé Teuleyre.
Le nom de cette rue serait donc un patronyme.

La rue Buhan s’appelait rue Desirade, la chronique rapportant qu’elle tenait ce nom du fait qu’elle avait été longtemps désirée par les habitants demandant à ce qu’elle fut ouverte pour relier les rues Teulère et Bouquière.

Le nom de la rue de Guienne signifie Guyenne.


Terminons l’histoire des rues de cette enceinte par un nouveau témoignage de l’humour des habitants de Bordeaux au Moyen-âge, qui nous est resté grâce à la chronique de la ville.

La rue de la Porte Basse menait à une ancienne porte basse ouverte dans le premier rempart.
Cette porte était surmontée d’une statue d’environ un mètre de hauteur, dont certains avançaient qu’il s’agissait d’une représentation d’Aliénor et dont les mains étaient de bois, ce qui leur conférait un aspect presque vivant. Celles-ci tenaient un livre ouvert, ce qui ramène à l’érudition, peu répandue à l’époque, de la Duchesse d’Aquitaine.
Cependant, le peuple n’y voyait pas une femme et avait sans doute perdu le souvenir de son histoire, car il appelait cette statue Saint Bordeaux.
Et les habitants racontaient aux étrangers de passage que la statue tournait une page du livre chaque nuit, exactement à minuit.

Combien de crédules ont-ils fait le pied de grue nuitamment au pied d’une porte certainement peu ou pas éclairée, pendant que les farceurs dormaient du sommeil du juste ?

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Ven 29 Sep - 21:30

La seconde enceinte - Quelques mots à propos du beffroi de l’Hôtel de ville et de la Grosse Cloche



Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Grosse11


La reconstitution ci-dessous donne une bonne représentation de l’ensemble complexe qui se tenait à l’extrémité de la rue Saint James.

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Steloi10


D’abord, la Porte Saint-Eloi datant de la seconde enceinte et ouverte à l’extrémité de la rue Saint-James, par laquelle passaient les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle qui ont donné le nom à la rue Saint James et au prieuré devenu hôpital ensuite.

Le long du mur d’enceinte, à droite sur l’image, l’église Saint-Eloi, et en vis-à-vis de l’autre côté de la rue, l’Hôtel de Ville qui occupait un terrain en longueur allant jusqu’à la rue Sainte Catherine.
Edifié au XIIIe siècle, il fut le premier de la ville et c’est ici que siégea jusqu’à la révolution l’autorité municipale, la Jurade de Bordeaux.

Enfin, dans l’alignement de la porte Saint-Eloi, le beffroi de l’Hôtel de Ville et sa grosse cloche, édifié au XVe siècle et dont nous avons l’immense chance qu’il nous soit resté.

Sa cloche actuelle fut fondue en 1775 et a été baptisée du doux nom d’Armande-Louise.
Aujourd’hui, elle sonne tous les premiers dimanches du mois à midi.

Mais quel est donc ce cadran en demie lune qui coiffe l’horloge ?

Histoire des rues de Bordeaux - Page 2 Grosse10

Il s'agit d’un cadran d’équation solaire gradué de 0 à -15 d’un côté et +15 de l’autre, qui permet d’indiquer la durée réelle de chaque journée.
Car, nos jours ne durent 24 heures que deux fois par an aux équinoxes (fin mars et fin septembre).
Ainsi, ce cadran indique le nombre de minutes à retrancher ou ajouter à la durée de la journée.

Cette horloge date de 1759 et constitue l’exemplaire unique que l’on peut trouver en France, au sud de la Loire.




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Ven 29 Sep - 21:33

Cours Pasteur et Victor Hugo, les beaux fossés !


Lors de la seconde extension de la ville on comble les fossés du précédent rempart, c'est-à-dire sur la ceinture matérialisée par l’emplacement de la dernière partie du cours Pasteur (entre la rue de Cursol et la rue du Hâ) et celui du cours Victor Hugo actuels.
Les larges allées ainsi créées conservent pourtant leur désignation de Fossats pour fossés.

En 1708, on les bordera de deux rangées d’arbres assortis de bancs de pierre et les étrangers s’accorderont à dire qu’en dehors de Paris il n’existe aucune ville possédant en son enceinte une aussi belle promenade.

Celle-ci se divise en tronçons portant chacun un nom distinctif.

En partant du cours Pasteur on trouve d’abord les Fossés des Tanneurs dont le nom rappelle que ces artisans y faisaient sécher leurs peaux préalablement préparées dans le Peugue au bord duquel ils étaient établis, et qu’ils utilisaient également les eaux de ces fossés.
Les Fossés des Tanneurs se nommaient auparavant Fossats des Ayres puisque la rue des Ayres (et son ancienne porte) y donnent.

Suivaient les Fossés des Carmes qui tiraient leur nom dès l’origine, du couvent des Grands Carmes.
Ils s’arrêtaient au croisement de la rue Sainte Catherine.

Ensuite, les Fossés anciennement Saint-Elegi (saint-Eloi) suivis de ceux de la Bouqueyre, rebaptisés d’un seul nom, Fossés de l’Hôtel de Ville, de par leur situation à proximité de l'édifice.

Enfin, en arrivant au fleuve, les Fossés de Bourgogne anciennement Fossés des Salinières.
Au XVIe siècle ils sont décrits comme un lieu de fête continuel où l’on croise indifféremment prêcheurs, conteurs, amuseurs publics, baladins, jongleurs, montreurs d’ours et où l’on fait du théâtre.
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